BILLET DE LA PRÉSIDENTE

Compagnies aériennes Le greenwashing ne doit plus passer !

Marie-Amandine Stévenin

par Marie-Amandine Stévenin

Alors que le salon du Bourget se tient cette semaine, un nouveau rapport de notre fédération européenne, le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs), met en lumière la persistance de pratiques commerciales problématiques de nombreuses compagnies aériennes qui usent du greenwashing. En 2023, l’UFC-Que Choisir, en concertation avec le BEUC et 21 autres associations de consommateurs, avait déjà déposé une plainte contre 17 compagnies aériennes auprès de la Commission européenne et du réseau européen des autorités de protection de consommateur (CPC), dont fait partie la DGCCRF, pour greenwashing et pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs. 

Nous avions démontré les différentes stratégies des compagnies pour faire croire à une action environnementale de leur part, à savoir des suppléments pour les consommateurs afin qu’ils puissent « compenser » les émissions carbone, ou encore contribuer à un carburant dit « durable ». 

Les compagnies ciblent des consommateurs de plus en plus sensibles à leur impact environnemental, en leur laissant croire qu’un transport aérien peut être « écoresponsable ». Or, cette promesse n’est qu’une illusion quand on sait que les compagnies aériennes ne fournissent pas les efforts suffisants pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et que même si elles le faisaient, il ne serait toujours pas question d’un transport aérien sans impact sur l’environnement. 

Je me félicite que le réseau CPC ait initié une enquête à la suite de notre action. Réalisée auprès de nombreuses compagnies, elle a participé à freiner ce business model. 

Toutefois, un nouveau rapport du BEUC montre aujourd’hui la persistance de multiples allégations illusoires, telles que des compagnies promettant des trajets « neutres en carbone », ou d’autres faisant croire à un carburant « 100% durable », qui n’aurait aucun impact sur l’environnement, ce qui est évidemment impossible. 

En outre, nous pointions déjà du doigt, en 2023, le site d’Air France, qui proposait un supplément à payer pour contribuer au développement de carburants soi-disant « durables », qui pouvait aller jusqu’à plus de 130 euros pour un aller-retour Paris-Copenhague. Aujourd’hui, cette pratique n’a pas changé, le supplément étant toujours proposé au même tarif ! Les consommateurs sont ainsi poussés à payer plus alors que les efforts pour réduire l’impact de l’aérien sur l’environnement sont limités, voire inexistants. 

Ces allégations visant à faire croire à un transport aérien plus respectueux de l’environnement sont d’autant plus dommageables qu’elles n’incitent pas les consommateurs à trouver des alternatives qui sont, elles, réellement plus respectueuses, comme le train. 

Face à ces constats répétés, j’appelle vivement le réseau CPC à prendre une décision rapide et ferme pour enfin mettre fin à ces pratiques commerciales délétères. 

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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