
par Grégory Caret
par Grégory Caret
Depuis les crises successives (Covid, guerre en Ukraine, explosion des tarifs de l’énergie, hausses des cours des matières premières…), les prix des produits de grande consommation (alimentation, hygiène-beauté, entretien) ne cessent d’augmenter. Rendant illusoire un retour à des niveaux d’avant-crise. Pour évaluer l’inflation réelle subie par les consommateurs sur ces produits vendus en grandes surfaces, nous utilisons nos propres relevés en magasins. Et le constat est implacable : non seulement l’inflation est bien supérieure aux données officielles mais elle est en partie décorrélée de toute réalité économique. Cette « surinflation » sur les produits du quotidien s’explique par les marges et bénéfices engrangés par quelques grands groupes de l’industrie agroalimentaire et de la distribution. Chaque mois, nous mettons à jour nos données sur l’évolution des prix afin de suivre au plus près ce que paient les consommateurs quand ils passent à la caisse d’une grande surface. Nous avons ainsi pu mesurer l’inflation réelle depuis fin 2021.
Après avril, l’inflation mensuelle des prix en grandes surfaces se poursuit. Les marques nationales comme les marques de distributeur (MDD) sont concernées. Alors que la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) promettait une stabilité des prix à l’issue des négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs de mars dernier, nous observons une inflation d’une ampleur inédite depuis 2 ans.
Sur 12 mois, l’épicerie sucrée est particulièrement touchée avec des prix en hausse de près de 3 % par rapport à 2024.
Le secteur des boissons non alcoolisées est également touché par une forte inflation en avril et mai (+ 2,4 %). Les industriels et distributeurs justifient les hausses de prix par l’entrée en vigueur du nouveau calcul de la taxe soda, dont le montant a doublé pour les boissons très sucrées.
Les autres rayons touchés par de fortes hausses ces 12 derniers mois sont l’entretien, les bières, la poissonnerie et la crèmerie.
À l’occasion des fêtes de de Pâques, Que Choisir a souligné la flambée des prix des produits chocolatés.
Ces fêtes passées, le prix du chocolat poursuit sa hausse. Alors que, jusqu’ici, l’inflation en rayon restait modérée, depuis mars dernier, les prix s’envolent. En moins de 18 mois, les prix des tablettes de marques nationales ont progressé de 40 % et ceux des tablettes de marques de distributeur (MDD) ont bondi de 47 % !
Cette hausse des prix en rayon n’est malheureusement pas une totale surprise. En effet, le cours du cacao a triplé depuis janvier 2024, conséquence d’une production qui peine à satisfaire une demande mondiale croissante. Les deux premiers exportateurs de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont connu de mauvaises récoltes ces dernières années en raison du dérèglement climatique et d’une infection virale (le virus de l’œdème des pousses du cacaoyer) sur des plants vieillissants.
Au rayon des bonnes nouvelles, depuis quelques mois, la courbe s’inverse. Le cours du cacao fléchit et les spécialistes anticipent de nouvelles baisses pour 2026. Toutefois, notre expérience nous incite à rester pondérés dans notre optimisme et à ne pas trop espérer de baisses de prix du chocolat dans les rayons de nos supermarchés…
Relevés de prix réalisés quotidiennement dans les 6 500 magasins équipés d’un service drive. Indice de prix calculé sur un panier de 1 181 produits de grandes marques ou de marques de distributeurs représentatif des achats en grandes surfaces.
Grégory Caret
Observatoire de la consommation
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